Il était une fois "Who Did You That You” de John Legend

Publié : 27 novembre 2025 à 9h15 par Dom Kiris

De ses débuts prodiges dans une église de l’Ohio à son statut d’artiste multi-récompensé, John Legend a toujours mêlé engagement et créativité. Avec "Who Did That To You", composé pour "Django Unchained" de Quentin Tarantino, le musicien revisite la soul vintage en y insufflant une énergie moderne et cinématographique. Retour sur la naissance d’un titre taillé pour la vengeance, la liberté et la légende.

Il faut être assez ambitieux pour prendre pour pseudo, John Legend. Mais dès son plus âge, John Roger Stephens, de son vrai nom, baigne dans la musique.

Né en 1978 à Springfield dans l’Ohio, il apprend le piano auprès de sa grand-mère organiste de gospel. A 10 ans, le petit prodige est déjà chef de chœur de la chorale de l’église de son quartier. Adolescent, il chante dans les mariages avant d’intégrer l’université de Pennsylvanie pour étudier la littérature afro-américaine.

Dans son essai de fin d’étude, quand on lui demande comment il pourrait entrer dans l’histoire des noirs américain. Il écrit qu’il deviendra un musicien à succès, afin d’aider la communauté à lutter pour la justice et l’égalité.

Et il tient parole, John Legend est le premier afro américain à faire le grand chelem des quatre grands prix prestigieux : Emmy, Grammy, Tony et Oscar.

En 2010, quand il apprend que Quentin Tarantino tourne un nouveau film sur l’émancipation des esclaves, John Legend n’hésite pas à se mettre au travail. Le pari est osé, car on sait que Tarantino n’accorde son intérêt que sur des titres vintages.

C’est alors qu’il a l’idée d’utiliser un sample de The Right To Love You de Mighty Hannibal, un titre soul de 1967. Puis John Legend et son complice Paul Epworth écrivent le texte de Who Did That To You, sur la base de l’intrigue de Django Unchained : une histoire de vengeance pour laver l’honneur de son être aimé.

A deux mois de la fin du tournage, John Legend sans même avoir vu d’images, envoie sa chanson à Quentin Tarantino mais… sur une K7.

"Je savais qu’il aimait écouter de la musique en voiture", explique John Legend au magazine Rolling Stone. Ce à quoi le réalisateur a répondu que "Si j'avais reçu un truc à brancher sur mon ordinateur, je l’aurais jeté à la poubelle parce que je ne sais pas m’en servir. Une cassette audio, je sais comment la lire". C’est ainsi qu’on entre dans la légende.