“Easy Rider” : quand “Born to Be Wild” devient l’hymne d’une génération

Dans Easy Rider, deux motards sans attaches (Peter Fonda et Dennis Hopper) se lancent dans un road trip entre Los Angeles à la Nouvelle-Orléans...

Ecouter le podcast Arockalypse Now dédié à Easy Rider et Born To Be Wild dans son intégralité, ici :

Si reprendre des titres déjà sortis pour illustrer un film est plutôt courant aujourd’hui, en 1969, à l'exception de quelques films des Beatles notamment, la pratique est très inhabituelle.

Celle d’Easy Rider est donc un modèle du genre : Jimmy Hendrix, Roger McGuinn reprenant du Bob Dylan, The Band... Mais LE morceau le plus iconique d’Easy Rider, l’hymne d’une génération : c’est Born to Be Wild du groupe Steppenwolf.

Born to Be Wild accompagne le générique d’ouverture du film. Après avoir jeté sa montre à terre comme un symbole de l’oppression d’une vie dictée par les contraintes, Peter Fonda taille la route, Dennis Hopper dans sa roue...

Plus en adéquation avec le message du film... Y’a pas.

Et pourtant, le titre de Steppenwolf n’aurait pas dû y figurer.

Le morceau ne doit à l’origine servir que de "bouche-trou" en attendant que Crosby, Stills & Nash (que Peter Fonda veut absolument) produisent une bande originale.

Sauf que Dennis Hopper (également réalisateur du film) s’y oppose fermement. Pour lui, le trio qui ne se déplaçait qu’en limousine ne peut pas comprendre l’essence même de son film.

Et dans la veine d’un tournage placé sous le signe de la tension et de la défonce, l’acteur-réalisateur menace même de s’en prendre aux trois artistes, physiquement, s’ils se montrent en studio...

Heureusement, on n’a pas eu à en arriver là : une fois en place, il devient absolument évident que Born to Be Wild colle parfaitement à l’esprit d’Easy Rider. Fin de discussion.

Easy Rider • De Dennis Hopper • Avec Peter Fonda, Dennis Hopper, Jack Nicholson… • Sortie le 27 juin 1969