Ashen au Hellfest : "On n’aurait jamais imaginé avoir autant de mode"
Publié : 22 juin 2025 à 23h13 par Lucas Pierre
/medias/Vsj0LZpM34/image/9a0b5e09_c5af_41f3_a381_a44fa15d6dda1750626789114-format16by9.jpg)
Ashen se produisait sur la Mainstage du Hellfest ce dimanche 22 juin. L’occasion pour nous de rencontrer les membres du groupe pour parler de leur première prestation dans le festival, du report de la sortie de leur premier album, ainsi que de la scène de manière plus générale.
OÜI FM : Comment ça va ?
ASHEN : Ça va super ! C’est difficile de redescendre après ce qu’on a vécu, mais c’est une super journée, avec plein d’émotions mélangées. Difficile de trouver le sommeil hier, mais c’est génial. On est tous sur un petit nuage je pense !
OÜI FM : Comment avez-vous préparé ce set sur la MainStage du Hellfest ?
ASHEN : Ça fait deux semaines qu’on fait une répèt’ par jour, avec des pépins que Nils a essayé de régler tous les jours jusqu’à la dernière seconde avant de monter sur scène. Donc c’était un peu stressant, mais on savait ce qu’on avait à faire, chacun sur nos instruments, et je pense qu’on a fait quelque chose dont on est heureux. Et le public nous l’a rendu, c’est surtout ça que l’on retient ! Ça nous a foutus sur le cul !
OÜI FM : Vous avez joué assez tôt aujourd’hui, mais il y avait déjà du monde.
ASHEN : On n’aurait jamais imaginé avoir autant de monde même en étant sur une Mainstage. Je ne voyais plus le sol. C’était noir de monde ! Je me doutais pas qu’un jour dans ma vie j’aurais ça en face de mes yeux. Évidemment, le syndrome de l’imposteur explose ! Mais c’est une vision géniale et c’est passé très très vite.
OÜI FM : Sur scène vous évoquiez l’importance de célébrer la scène à laquelle vous appartenez.
ASHEN : Le Metal qu’on joue est une scène émergente, qui a encore besoin de s’installer, et de voir autant de monde, aussi tôt, pour soutenir des groupes comme Ashen et Novelists, ça nous a vraiment ému. On a versé des larmes quand on a fini notre set. C’était incroyable. Ça a dépassé toutes nos attentes, c’est difficile de reconnecter avec une réalité plus quotidienne après des moments pareils.
OÜI FM : Ce matin, Will Ramos de Lorna Shore vous a rejoint sur scène. Vous pouvez nous expliquer ?
ASHEN : On a vu Will Ramos la première fois qu’on jouait au Transbordeur de Lyon y a deux ans pour remplacer Polaris sur une date de Lorna Shore. C’est là qu’on s’est rencontrés. Le hasard des choses a fait qu’on est entrés en contact avec sa copine, puis l’occasion s’est présentée pour un featuring avec nous, il a accepté avec plaisir. On s’imagine pas un groupe qui joue à midi avec une tête d’affiche !
OÜI FM : Vous avez d’autres collaborations de rêve ?
ASHEN : On est très gourmands ! On a un gros estomac ! Y a plein de collaborations de rêve, on aime énormément d’artistes, Metal ou pas Metal. Sur la scène française déjà, on aimerait jouer avec tout le monde parce que ce sont tous nos potes et on les aime trop. Après, on adorerait faire un feat avec Yungblud ! Là on va voir Linkin Park, on est tous fans !
OÜI FM : Sur scène, vous avez insisté sur le fait que le public devait se créer un souvenir avec vous, pourquoi ?
ASHEN : Ce qui nous a tous happé quand on a écouté la musique Metal pour la première fois, c’est cette espèce de surcharge émotionnelle, et quand tu le vois en live, t’es dans un monde… en fait au début tu te dis que ça n’a aucun sens, tu te demandes comment ça peut être aussi puissant. Forcément, on a envie de rappeler aux gens que ça se passe maintenant, et qu’ils n’auront peut-être pas d’autres opportunités, y aura qu’une seule fois une Mainstage d’Ashen à 12h15 et peut-être que ça sera rien pour quelqu’un, peut-être que pour quelqu’un d’autre ce sera toute sa life. Saisissez cette opportunité. Pour nous, c’est un échange ! Quand on dit aux gens de slammer, ils slamment, c’est un truc de fou !
OÜI FM : Sur une note un peu plus négative, vous avez malheureusement du reporter la sortie de votre album. Il devait déjà être sorti au moment de ce concert au Hellfest. Que s’est-il passé ?
ASHEN : C’est un soucis tout bête. On a eu un problème de distribution physique pour les pressages CD de nos albums, entre les labels et nous. Y a eu un problème avec un prestataire qui fait que malheureusement on n’a pas pu sortir notre album à la date annoncée. Ça a été reporté de trois mois à cause de ça. On est évidemment très déçus parce qu’on voulait aussi se servir du Hellfest pour jouer une partie de l’album en exclusivité, mais on aura d’autres moments !
OÜI FM : Vous avez quand même joué un titre de l’album, Cover Me Red. Il est particulièrement puissant. L’album va-t-il prendre cette tendance ?
ASHEN : L’album aura le visage de la créativité d’Ashen depuis le début. À savoir : on ne sait jamais sur quoi on va tomber ! Parce que mine de rien, ce qui nous fait marrer en tant que compositeurs, c’est d’essayer de faire un morceau qui ne nous ennuie pas. C’est-à-dire qu’on a envie de faire un album qu’on rêverait de mettre sur lecture, du début à la fin, et d’être toujours surpris. Et même si tu fais une musique qui se déforme des fois de morceaux en morceaux, tu peux perdre certaines personnes, on le sait ! On nous l’a dit. Mais notre recette, c’est de surprendre, et de nous surprendre. Ashen c’est ça.
OÜI FM : Ça vous ressemble, vous ne vous cantonnez pas à un seul genre.
ASHEN : Le visage de cet album, c’est la polyvalence. Cet album aura de l’agressivité absolue, de la violence brute et sans concession, de l’émotion, de la sincérité, de l’authenticité, de la beauté dans la souffrance et des choses hybrides, expérimentales, une fusion des genres avec des surprises et des prises de risque.
OÜI FM : Vous rendez-vous compte que votre popularité augmente ?
ASHEN : Personne chez Ashen ne se rend compte d’une quelconque hype, qu’elle existe ou pas. Parce qu’on répète dans notre local deux fois par semaine, avec les mêmes potes, les mêmes gens, ont fait quelques concerts à droite, à gauche, mais c’est pas les mêmes foules, on ne fait pas des Hellfest tous les week-end. Modestement, on estime être un groupe qui a tout à faire, et ça on le garde bien en tête. Ça reste une scène qui reste à construire, pas comme dans le Rap. On prend ça comme nu compliment, mais on a envie de bosser, et faut rien lâcher.
OÜI FM : Il faudrait faire quoi pour que la scène continue de se construire ?
ASHEN : Il y a un levier qui est décrié, c’est l’influence. Y a toute une nouvelle vague d’influenceurs qui montrent qu’il y a une communauté, et ça c’est hyper important, ça fait encore que les gens tombent dessus tous les jours sur leur téléphone portable. Il faut aussi qu’il y ait des médias qui prennent au sérieux ces gens-là. Il faut des événements publics, il va y avoir Les Foudres, il y a aussi Les Triomphes du Metal Français, créés par Arthur, qui s’est battu pour que cette scène existe, et il faut que les acteurs continuent de croire en cette scène, et au fur et à mesure les groupes vont continuer de progresser. Plus il y aura de groupes, plus il y aura de public, plus il y aura de public, plus il y aura de groupes. C’est un cercle vertueux.