Disparition de David Johansen, chanteur des sulfureux New York Dolls
Publié : 3 mars 2025 à 9h29 par Iris Mazzacurati
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Le musicien s’est éteint vendredi à 75 ans des suites d’un cancer et d’une tumeur au cerveau. Il était le dernier membre survivant des New York Dolls, précurseurs du mouvement punk, dont la musique autant que le look ont inspiré de nombreux autres artistes.
A chaque fois qu’un musicien punk meurt, les paroles de Neil Young dans My My, Hey, Hey (Out Of The Blue) nous reviennent en mémoire : "It’s better to burn out than to fade away" ("Mieux vaut brûler d’un coup que de s’éteindre à petit feu"). Traité pour un cancer de stade 4 et pour une tumeur au cerveau, David Johansen s’était préparé au pire.
Le pire, le voilà : avec sa disparition, il ne reste plus que les cendres du début de l’histoire du punk rock.
À l’instar des Ramones, apparus un peu plus tard, plus aucun membres de la formation originelle des New York Dolls n’est désormais en vie.
Avec les guitaristes Johnny Thunders et Sylvain Sylvain, le bassiste Arthur Kane et le batteur Jerry Nolan (qui ont passé l’arme à gauche en 1991, 2021, 2004 et 1992), David Johansen était la tête chantante des "Dolls" qui ont éclot à l’aube des années 70. Très inspirés par les grandes légendes du blues, le groupe va, peu à peu, insuffler à leur musique l’urgence de New York et créer ce qu’il convient d’appeler les prémices du punk.
Pour de se démarquer encore un peu plus, ils soignent leur look apparaissant grimés de boas, de bas résilles et talons hauts. Chaque concert des Dolls devient un événement de bruit et de fureur, mais les albums ne suivent pas.
Le premier, éponyme et produit par Todd Rundgren, n’atteint que le ventre mou du classement des ventes, et le second, Too Much, Too Soon sorti en 1974, ne parvient pas à se frayer un chemin vers le succès.
Alors que Malcolm McLaren (futur manager des Sex Pistols) souhaite les prendre sous son aile pour une nouvelle tournée, le groupe se disloque, ravagé par des problèmes d’addictions à l’alcool et la drogue qui ruinent leurs prestations. Avant une reformation en 2004, sous l’impulsion de Morrissey, David Johansen aura tout de même connu un certain succès avec Buster Pointdexter, un personnage créé par ses soins, dont le rock et l’apparence kitsch assumée lui font gravir quelques marches vers le succès.
Jamais oublié (Scorsese lui consacrera un documentaire notamment), David Johansen s’inscrivait parfaitement dans la description que le magazine Vogue donnait des New York Dolls dans les années 70 : " C’étaient des durs à cuire en boas et talons hauts".