Guitares et guitaristes de légende : Le sitar Danelectro, l’arme secrète de Redbone

Publié : 10h00 par Dom Kiris

Crédit image: Le Baby Sitar électrique devient mythique grâce à Redbone.

Avec le sitar Danelectro, Redbone marque l’histoire du rock en détournant le Baby Sitar électrique. Un instrument hybride, né des années 60, devenu une signature sonore unique dans un hit mondial.

Il était une fois le sitar dans la pop occidentale. Les Beatles ouvrent la voie en 1965 sur Norwegian Wood. George Harrison introduit alors un son nouveau et cristallin.

Très vite, le sitar séduit d’autres groupes. On l’entend sur Paint It Black des Rolling Stones. Ou encore sur Heart Full Of Soul des Yardbirds.

Mais l’engouement reste limité. Le sitar indien est rare en Occident. Et surtout, son apprentissage est long et complexe.

Hormis Ravi Shankar, peu de musiciens le maîtrisent vraiment. Il faut donc trouver une alternative. C’est là qu’intervient le sitar Danelectro.

Le Baby Sitar, une invention hybride

En 1967, la marque Danelectro électrifie le concept. Avec le luthier et inventeur Vinnie Bell, plusieurs prototypes voient le jour. L’objectif est simple : rendre le sitar accessible aux guitaristes.

Le Baby Sitar adopte la forme d’une guitare. Il se joue comme une six-cordes classique. Pas besoin de posture indienne ni de tapis en cachemire.

Pour accentuer l’effet, un autre modèle apparaît. Le sitar Danelectro Coral électrique ajoute 13 cordes sympathiques. Elles résonnent par vibration, comme sur une harpe.

Ce concept séduit de nombreux musiciens. Steve Vai, Robert Smith ou Kirk Hammett s’y essaient. Mais peu en font une véritable signature.

Ce sont les membres de Redbone qui exploitent le mieux le sitar Danelectro. Mené par les frères Pat et Lolly Vegas, le groupe est unique.
Il est le premier groupe aux racines amérindiennes à percer mondialement.

En 1974, Redbone décroche un hit planétaire. Come and Get Your Love devient un hymne à la tolérance. Et le Baby Sitar y est clairement audible.

Le son reflète leur identité profonde. Celle des Indiens d’Amérique. A ne pas confondre avec les Indiens orientaux.

Une confusion historique tenace, dont Christophe Colomb porte une part de responsabilité, mais musicalement, Redbone remet les pendules à l’heure.