Comment la BO de ce film nommé aux Oscars 2024 nous fait revivre les années 70, à plus d’un titre (podcast)

11 mars 2024 à 6h30 par Iris Mazzacurati

Dominic Sessa et Paul Giamatti dans "Winter Break" d'Alexander Payne.
Dominic Sessa et Paul Giamatti dans "Winter Break" d'Alexander Payne.
Crédit : ©Focus Features LLC

Dans "Arockalypse Now", on parle de l’utilisation du rock au cinéma... Cette semaine, comment Winter Break d’Alexander Payne s’y est pris pour restituer l’ambiance d’un pensionnat sous la neige au début des années 70...

Passé quasiment inaperçu lors de sa sortie en France, Winter Break d’Alexander Payne est pourtant la jolie surprise de la fin de l’année 2023.

Pour preuve, son Oscar du meilleur second rôle féminin pour Da'Vine Joy Randolph cette nuit, et ses 4 autres nominations aux Oscars...

Pour tout savoir sur Winter Break & Time Has Come Today, écoutez le podcast Arockalypse Now dans son intégralité :

L’histoire du jeune Angus, obligé de passer ses vacances de Noël à l’internat avec une poignée d’élèves eux aussi laissés pour compte. Pour les surveiller, un professeur blasé, peu apprécié et grincheux, désigné d’office...

Pour restituer l’ambiance d’un pensionnat de Nouvelle-Angleterre enfoui sous la neige au début des années 70, Payne ne compte pas uniquement sur son décor.

Il demande au compositeur, Mark Orton, une bande originale entièrement enregistrée en mono, à la manière des productions des années 70,

et non en dolby stéréo, comme c’est le cas actuellement.

Côté musiques préexistantes, leur choix se pose notamment sur Time Has Come Today des Chambers Brothers.

On entend cette dernière dans les couloirs de la résidence étudiante avant que tous les élèves ne partent en vacances.

Parfaite sur la forme et le fond, Time Has Come Today, s'adresse à la jeune génération qui lutte pour les droits civiques, la justice sociale et la fin de la guerre du Vietnam à la fin des années 60.

Composé par The Chambers Brothers, le morceau tel qu’on le connait a bien failli ne jamais voir le jour...

Clive Davis, le patron de leur label, estime en effet que le message véhiculé par la chanson est trop profond pour que 4 noirs le partage avec le monde entier ;  et veut demander à un artiste blanc de l'enregistrer à leur place.

Effondré, le producteur David Rubinson prend donc une décision radicale : "Je vais probablement perdre mon emploi, confie-t-il au groupe, mais je me fous de ce qu'il dit. Quand nous aurons notre date d’entrée en studio, arrivez une heure plus tôt. On l’enregistrera, en une seule prise, comme une performance live. » Dont acte.

Lorsque Davis se rend compte de l’entourloupe, le morceau est déjà mixé et édité. Ce qui n’empêchera pas le mogul de virer Rubinson, mais aussi tous ceux qui ont participé à l'enregistrement...

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