Lorsque Greenpeace nous parlait du Rainbow Warrior

OUI FM

8 septembre 2015 à 13h41 par Angèle Chatelier

Le 10 juillet 1985, des agents de la DGSE coulaient volontairement le bateau Rainbow Warrior, flotte de Greenpeace amarré en Nouvelle-Zélande. Trente ans après cet attentat qui avait fait un mort, le site d'information Mediapart diffusait un entretien ce dimanche du colonel Jean-Luc Kister chargé de poser les explosifs pour faire couler le navire.

Le 10 juillet 1985, des agents de la DGSE coulaient volontairement le bateau Rainbow Warrior, flotte de Greenpeace amarré en Nouvelle-Zélande. Trente ans après cet attentat qui avait fait un mort, le site d'information Mediapart diffusait un entretien ce dimanche du colonel Jean-Luc Kister chargé de poser les explosifs pour faire couler le navire. Trente ans après, oui, le fiasco politique de cet attentat sonne encore et deux autres bateaux du même nom ont déjà fait leur apparition depuis bien longtemps. OÜI FM en parlait déjà il y a quelques semaines avec Greenpeace.
10 juillet 1985. Un immense navire aux couleurs de l'arc en ciel flotte à Auckland en Nouvelle-Zélande. C'est la flotte de l'organisation écologiste Greenpeace qui compte protester contre les essais nucléaires du gouvernement français au large de l'atoll de Mururoa. Appelé Rainbow Warrior, le "Guerrier Arc-en-ciel", le bateau et, à travers lui, l'organisation, étaient pourtant sensiblement accusés d'espionner ces essais nucléaires, au profit d'organisations proches de la propagande soviétique. C'est là que Jean-Luc Kister entre alors en scène : le 10 juillet 1985 donc, est lancée l'opération  "Satanique". L'Élysée donne son aval pour provoquer une charge explosive lourde et empêcher le bateau d'accomplir son but. Une première explosion retentit  à 23h48 obligeant ses passagers à se dépêcher sur le port, et une seconde quelques minutes plus tard empoigna le photographe Fernando Pereira, parti chercher son matériel à la suite de la première déflagration. Quelques semaines plus tard, grâce notamment au travail de recherche d'Edwy Plenel (fondateur de Mediapart et à l'époque, journaliste pour Le Monde, ndlr) et de Bertrand Le Gendre, la France reconnut son implication dans cet attentat meurtrier (en savoir plus). « J'ai la mort d'un innocent sur la conscience, et ça pèse. » Ce dimanche, Edwy Plenel a replongé dans ses vieux dossiers en filmant un entretien avec Jean-Luc Kister. Il faisait partie de "la troisième équipe", chargée de poser les explosifs sous ordre politique. Sur fond d'excuses et de remords, Kister s'adresse directement à la famille du photographe tué et aux membres de Greenpeace qui étaient à l'intérieur. Dans cet entretien disponible ici, l'ex-agent rappelle aussi la "haute trahison" des autorités politiques, qui ont fait circuler son nom après ces faits tout en évinçant considérablement toute implication de la part de Mitterrand, président de l'époque. Il y a quelques semaines, Greenpeace nous parlait du Rainbow Warrior 2, en service de 1989 à 2011. Véritable hommage à son prédécesseur, il prit la mer  à l'occasion du quatrième anniversaire de l'attentat. Réécoutez cette chronique sur la Radio de la Mer.