"Good Morning, Vietnam" : quand la B.O dépasse la simple ambiance sonore

Dans Good Morning, Vietnam, le survolté Robin Williams tient le rôle d’Adrian Cronauer ( à l’époque on les appelait des disc-jockey), envoyé au Vietnam pour animer la radio des forces armées et distraire les troupes.

Son ton déjanté et irrévérencieux - à contretemps de ce qui se fait sur les ondes à l’époque - le rend vite très populaire auprès des soldats, beaucoup moins aux oreilles de sa direction militaire…

Ecouter le podcast Arockalypse Now dédié à la B.O. de "Good Morning, Vietnam" dans son intégralité, ici…

Et qui dit radio, dit évidemment musique, et pas n’importe laquelle. Ici, les tubes des années 60 tiennent un rôle fondamental, bien au-delà de la simple ambiance sonore : ils servent tout à la fois de commentaire social, de contraste ironique et de marqueur temporel.

Ils ancrent l'histoire dans son époque, tout en illustrant le choc des cultures entre les soldats américains et la réalité vietnamienne.

Comme avec, par example "Nowhere to Run To" de Martha and the Vandellas…

Grâce aux disques qu’il choisit de jouer à l’antenne, Adrian apporte un peu de normalité, de réconfort aux soldats américains, mais aussi une forme de résistance douce contre la censure militaire.

Et au cœur de tout, l’ironie… Les nombreux morceaux, souvent joyeux et légers, accompagnent les scènes du quotidien d’un pays en état de guerre, créant un décalage poignant.

Comme avec "What a Wonderful World" de Louis Armstrong, une ballade sur la beauté de monde, empreinte de douceur et d’optimisme. Le contraste entre les paroles idéalistes et la violence des images, renforçant la critique implicite du conflit.

Good Morning, Vietnam • De Barry Levinson • Avec Robin Williams, Forest Whitaker, Tung Thanh… Sortie le 7 septembre 1988