Premier album, nouveau single, influences... rencontre avec Chest., étoile montante du post-punk parisien

Publié : 25 août 2025 à 16h44 par Lucas Pierre

Crédit image: Oüi FM

Les membres de Chest., groupe de post-punk parisien qui a sorti un premier EP au début de l'année 2025, étaient en interview avec Marie sur Oüi FM à l'occasion de leur concert à Rock en Seine ce dimanche 24 août.

Comment ça va ?

Chest. : Très bien !

 

Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Pierre-Louis : On s’est tous rencontrés au Supersonic, qui est une salle de Rock, à Bastille (Paris XII). Pour ma part, j’y travaille depuis trois ans en tant qu’ingé son, Nico et Eliott font de la prod là-bas, Thibault a été en stage de son avec moi, et Alexis a été ingé son aussi avant moi, donc on s’est tous rencontrés là-bas.

Nico : Le groupe s’est justement créé parce qu’on est collègues. Avec nos horaires extrêmement étranges il fallait trouver des gens raccords. Le plus simple c’était d’aller chercher des gens qui avaient exactement les mêmes goûts que nous et qui travaillaient avec nous, donc c’était très facile pour s’organiser.

 

Quelles sont les influences de Chest. ?

Nico : Elles sont très diverses. Je dirais qu’une partie du groupe est très dans la musique expérimentale et Noise. L’autre est un peu plus dans la recherche mélodieuse. Pour être très large, on va dire que ça passe de Idles, par des plus petits groupes comme Guerriers, Ditz. Fontaines D.C. aussi. Après je pense qu’on dissémine un peu tous nos influences, par exemple, Pierre-Louis vient d’une scène un peu plus dansante, Électro, donc chacun vient un peu infuser de sa personnalité dans notre musique.

 

Ce qui donne un premier EP dont on va parler, très aboutit, vous prouvez encore une fois que la scène française est bien vivante ! D’ailleurs, même le magazine NME est d’accord ! Vous faisiez votre premier live il y a un an et demi, et le NME vous cite comme l’un des 100 groupes à suivre de l’année 2025.

Elliot : Ça c’est dingo quand même ! C’est vraiment sorti de nulle part. On a reçu un mail, on pensait que c’était une blague, d’un mec qui allait nous demander nos comptes en banque. Mais en fait, c’était vrai ! On a toujours aucune idée de comment c’est arrivé aux oreilles des journalistes NME et surtout pourquoi ils ont choisi nous parmi les 100 hyper qualitatifs. Mais ça fait vraiment plaisir, moi j’étais fan de ce magazine depuis mon adolescente, je le recevais toutes les semaines dans ma boite aux lettres, donc c’était une petite consécration personnelle.

 

Comment avez-vous vécu que les professionnels, mais pas seulement, accueillent aussi bien votre premier EP ?

Elliot : C’était un peu une surprise honnêtement. À la base on avait juste créé le groupe pour se marrer, parce que dans notre travail autour de cette salle de concert, ça donnait envie de faire quelque chose avec des gens qui étaient sur place, donc pour se marrer on s’était dit qu’on ferait peut-être un ou deux concerts. Et en fait, en répétant un peu on s’est dit qu’on allait faire un premier concert, on devait écrire huit morceaux, du coup on s’est dit qu’on allait faire un EP, et cet EP, étonnamment, il a été super bien accueilli de tous les côtés, on ne s’y attendait pas du tout, donc c’est hyper plaisant !

 

Quel travail avez-vous fait sur la production de cet EP ?

Thibaut : On a dû composer 8 morceaux pour un concerts, on les a enregistrés dans la maison de campagne de ma mère, pendant un été. Le but c’était de faire un truc déjà post-punk, parce qu’on adore ça, mais d’essayer de voir un peu plus loin pour pas juste faire comme tout le monde et parce que j’aime bien passer des heures sur un son de caisse claire, le transformer dans tous les sens et que ça ne ressemble pas à une caisse claire à la fin. C’était surtout de jouer avec les joujous qu’on avait à disposition, et surtout prendre du plaisir je crois !

 

Votre travail au Supersonic vous aide à concevoir votre propre son et à vous produire sur scène ? 

Nico : On voit trois groupes tous les soirs dans cette salle. On voit ce qui fonctionne et ce qui fonctionne pas, donc à mon avis, avant même de commencer le groupe, on avait une vague idée de ce qui fonctionnait pour un groupe live, typé Rock. Inconsciemment ça nous a peut-être aidés à éviter plein de clichés et d’écueils, aussi bien dans la production que dans la composition. C’est l’avantage naturel qu’on a : comme on est noyés là-dedans, la réflexion est peut-être un peu plus rapide quand il s’agit de faire des choix musicaux ou de production.

 

Vous jouez à Rock en Seine aujourd’hui. Quelle relation vous avez avec les festivals de manière générale ?

Elliot : Pour le moment, je dirais qu’on a surtout une relation de public. On a fait très peu de festivals, donc on a encore une relation assez jeune avec la chose. C’est vrai que pour nous c’est très excitant de se retrouver dans un festival comme Rock en Seine, où on est tous venus plusieurs fois. Y a quelque chose de très spontané pour nous de se retrouver dans ce contexte là après si peu de dates et si peu de galères honnêtement. Donc on se sent juste hyper chanceux de pouvoir être là, de pouvoir jouer avec des groupes qu’on adore et aussi qualitatifs.

 

Préparez-vous un album ?

Elliot : On est en train de préparer un album. On sort un single le 5 septembre qui s’appellera Entertainment. On travaille un album en enregistrant des singles, on n’a pas envie de faire un album entier et de sortir des singles après, on a plus envie de garder un truc spontané et de sortir les choses comme on en a envie. Parce que jusqu’ici, ça nous a servi et c’est vrai qu’on est un peu impatients, on n’aime pas trop ce système d’attendre 14 000 ans pour sortir un single, on préfère donner aux gens, et comme ça on sait si c’est de la merde (sic) ou pas !

 

Vous servez le peuple !

Elliot : C’est ça. On est comme Oasis, sauf qu’on ne s’engueule pas avant les concerts.