"Losing My Religion" de R.E.M. : de quoi ça parle ?

Contrairement à ce que son nom laisse penser, Losing My Religion de R.E.M. ne parle pas du tout de… religion.

Le titre fait référence à une expression du sud des États-Unis : “lost my religion”, qui signifie qu’on a été poussé à bout, au point de presque perdre patience, voire sa foi. Ici, il ne s’agit pas de Dieu, mais d’une personne. En gros : quand tu es obsédé par quelqu’un, que tu te sens rejeté, et que tu perds confiance en cette personne au point d’en perdre ton équilibre intérieur.

Michael Stipe, le chanteur, a expliqué avoir été influencé par Every Breath You Take de The Police : une chanson qui semble romantique au premier abord, alors qu’elle raconte une obsession assez flippante. Les paroles de Losing My Religion portent elles aussi sur l’obsession et l’amour à sens unique. Le personnage cherche le moindre signe, se met à nu, mais ne sait même pas si l’autre sait qu’il existe.

Musicalement, tout est parti d’un riff de mandoline trouvé par le guitariste Peter Buck alors qu’il apprenait à jouer de cet instrument. En réécoutant une vieille cassette, il s’est dit : “ah mais ! cette ligne musicale, on pourrait en faire quelque chose...”.

Et pourtant, leur maison de disques n’y croyait pas du tout. Pour eux, ce n’était pas calibré pour être un single. Résultat ? C’est devenu le plus gros succès de R.E.M., avec des millions d’albums vendus, un Grammy et six MTV Video Music Awards pour le clip réalisé par Tarsem Singh.

Un clip ultra visuel, bourré de références bibliques, où Michael Stipe chante et danse. Il n’avait d’ailleurs pas prévu de chorégraphie précise. Il s’est juste laissé aller, un peu fragile, un peu maladroit, en s’inspirant de Sinéad O’Connor et de David Byrne.

Losing My Religion, ce n’est pas un prêche : c’est une confession. L’histoire d’un type qui souffre d’aimer sans retour, coincé entre espoir et désillusion.