Décès du cofondateur des Yardbirds, Chris Dreja

Publié : 3 octobre 2025 à 10h51 par Iris Mazzacurati

Guitariste puis bassiste des Yardbirds, l’important groupe britannique à la base d’un revival blues british où ont joué plusieurs guitaristes de légende, Chris Dreja est décédé des suites d’une longue maladie à l’âge de 79 ans.

Évidemment, dès que l’on évoque le rock britannique des années 60 ce sont les Beatles, les Stones, les Kinks ou les Who qui sont cités spontanément.

Le blues dont l’écoute était, en majeure partie, réservée à la population afro-américaine touchait un public bien plus large en Angleterre notamment grâce à John Mayall mais aussi aux Yardbirds.

Chris Dreja était déjà là à la naissance du groupe en 1963, au poste de guitariste rythmique.

Le lead était réservé à des musiciens plus tard devenus des légendes de la 6 cordes, dont Eric Clapton dans un premier temps.

Le guitariste se sentait en osmose avec ses partenaires de jeu dès qu’il s’agissait de proposer une vision radicale du blues. Mais dès l’immense succès du single For Your Love, Clapton met les voiles et Jeff Beck le remplace.

Les Yardbirds n’abandonnèrent pas le blues pour autant mais ils le teintaient de pop et d’expérimentations vaguement psyché, jusqu’à la parution de l’album Over, Under, Sideways, Down qui contient les premières envolées de ce qui deviendra, un peu plus tard, un nouveau courant musical sous l’appellation de "Hard-Rock" et l’arrivée d’un jeune prodige : Jimmy Page.

Et Chris Dreja dans tout ça ? Compliqué d’exister entre ces deux monstres de la guitare. C’est la raison pour laquelle il fit le choix judicieux de la basse. Se produisit alors l’impensable : il refuse de rejoindre Led Zeppelin qui venait de se former, préférant faire de la photo – c’est d’ailleurs à lui que l’on doit celle du verso du premier album du groupe.

Même s’il n’a pas connu l’extraordinaire carrière de ses contemporains, Chris Dreja s’est accompli en tant que photographe puisqu’il a figé sur argentique Andy Warhol, Bob Dylan ou Ike & Tina Turner.

Certes, il n’était pas l’idole des (moins) jeunes mais il fût un témoin privilégié de l’histoire du rock.