Comment "Heart of Glass" de Blondie s’inscrit dans l’action dans "Super 8" (podcast)

4 mars 2024 à 7h00 par Iris Mazzacurati

Ryan Lee, Elle Fanning et Joel Courtney dans "Super 8" de JJ Abrams.
Ryan Lee, Elle Fanning et Joel Courtney dans "Super 8" de JJ Abrams.
Crédit : © Paramount Pictures France

Dans "Arockalypse Now", on parle de l’utilisation du rock au cinéma... Cette semaine, comment "Heart of Glass" de Blondie s’inscrit l’air de rien dans l’action dans "Super 8"...

La musique est un marqueur temporel fort. Pas entonnant alors que la bande originale d’un film comme Super 8 en recèle plus d’une.

Il faut dire que le long-métrage de science-fiction de JJ Abrams, est une sacrée madeleine de Proust : la déclaration d’amour du réalisateur au cinéma, à l'enfance et à Steven Spielberg (ce qui est un peu un mélange des deux)...

Il nous renvoie en 1979, alors qu’un groupe d’ado en train de tourner un film en super 8, est témoin d’une catastrophe ferroviaire.

Les jeunes comprennent peu à peu que le crash est lié à des événements inexpliqués arrivés récemment.

Pour en savoir plus, écoutez le podcast Arockalyse Now sur Super 8 & Heart of Glass dans son intégralité :

Plutôt qu’une illustration littérale, JJ Abrams aime immiscer ses morceaux-références, l’air de rien...

Comme dans la scène de la station-service où le spectateur voit pour la première fois la créature extraterrestre.

C’est parce qu’il a un walk-man vissé sur les oreilles et écoute Heart of glass à fond, que le pompiste n’entend pas les cris du shérif, ni sa voiture soulevée de terre par le monstre venu de l’espace... Seul l’éclairage qui se met à clignoter, lui fait prendre conscience - trop tard - que quelque chose ne tourne pas rond.

Le décalage entre la rythmique disco du titre renforce la tension, l’humour et la connivence entre JJ Abrams et son spectateur.

Succès inattendu de Blondie en 78, Heart Of Glass est pourtant resté longtemps dans les tiroirs.

Car si le disco est à la mode à l’époque, il est très mal vu par les milieux du punk et de la new wave où navigue le groupe.

Mais Chris Stein, l’autre membre du duo, a toujours voulu faire un titre disco... Le résultat est donc cette rencontre entre le punk et l'Eurodisco, que le groupe jouera "pour énerver les gens" qui n’aiment qu’un style de musique.

Ca ne l’empêche pas de cartonner. 

Au point que John Lennon conseillera à Ringo Starr d'écrire plus de chansons comme "Heart of Glass". La classe ou la classe ?