Heymoonshaker

30 octobre 2015 à 16h28 par Aurélie Duhamel

Insolite mais néanmoins redoutable, Heymoonshaker marque la rencontre éclectique et viscérale entre deux types d'art : le blues d'Andrew Balcon et le beatbox parfaitement maîtrisé de Dave Crowe.

OUI FM
À retrouver dans la compilation officielle des OÜI FM Rock Awards 2016, disponible en CD et en digital. Insolite mais néanmoins redoutable, Heymoonshaker marque la rencontre inattendue et viscérale de deux types d'art : le blues rock d'Andrew Balcon et le beatbox parfaitement maîtrisé de Dave Crowe. Leur second opus, Noir, sort en octobre 2015.  Andrew Balcon naît en 1988 à Leeds (Angleterre). À l'adolescence, il s'initie à la guitare et au piano avant d'être suffisamment rodé pour se produire dans les différents lieux de culte de sa région. Il monte un premier groupe de rock à l'école secondaire avant de travailler dans un skate park, où il y découvre une culture aux antipodes de la sienne. Le skate park ayant fermé ses portes, Andrew travaille alors dans un centre d'art communautaire tout en se produisant dans divers clubs locaux. Il trouve ensuite un emploi de bureau qui lui permet de réunir la somme nécessaire pour financer un premier voyage dans les montagnes françaises. Après 6 mois passé à la station des deux Alpes, il est contraint de retrouver un emploi pour financer un second road trip. Dave Crowe naît en 1987 au Royaume Uni. Il découvre le human beatbox à l'adolescence et en devient rapidement accro, jusqu'à en tirer profit au sein du groupe The Anomalies pendant deux ans. Lui aussi rêve de voyager et de faire fructifier son talent. Il va alors partir en Europe, Asie, Inde et au Moyen Orient. À Jérusalem, on lui demande de ne plus produire le son de l'hélicoptère, c'est dire à quel point son beatbox est précis. C'est à l'école de la rue que Dave se forme et se fait remarquer. De nombreux festivals et clubs anglais lui donnent alors une tribune pour s'exprimer. Au volant de son Van direction South Island (Nouvelle-Zélande) pour quelques concerts, Andrew Balcon (guitare/chant) croise le chemin de Dave et décident ensemble de monter un projet de beatbox blues. Au départ, la rue s'impose naturellement à eux comme un lieu d'expression privilégié, puis vient aussi les concerts, festivals. Heymoonshaker parcourt ensuite la Nouvelle-Zélande, de Nelson à Christchurch, pour le festival international des musiciens ambulants. L’audience augmente à mesure que leur talent se répand, sur internet, avec la vidéo « London Part 2 » de Ozzie Pullin qui cumule plus de 20 millions de vues. Après avoir écumés les bars et salles de concert, naît un premier album intitulé Shakerism. Autoproduit, cet EP de huit titres se vend uniquement à la sortie des concerts et met en lumière le dialogue hallucinant et rageur qui se tient entre les deux acolytes. Une entrée en matière terriblement rythmée, blues, rock avec Ten Letter Word. La voix graveleuse et nasillarde d'Andrew se calme et rencontre le beatbox, lui aussi apaisé, de Dave dans Cream F Feeling puis se ferme sur Big Bop Boom. La colère et les gémissement reprennent avec toujours plus d'intensité au moment de la sortie d'un nouveau single, Colly Drop, figurant sur l'édition définitive du premier opus. Dans le clip réalisé par la société de production lorraine Holden, on assiste à une battle épique dans un hangar désaffecté entre les deux artistes, armés chacun de son arme de prédilection, à savoir la guitare pour l'un, la voix pour l'autre, qui laisse admiratif au possible. En 2014, le duo donne près de 140 concerts à travers le monde : Suède, Australie, Suisse, Allemagne, France et en Italie. Plus surprenant encore que leur musique, l'alchimie indescriptible qui s'opère sur scène entre les deux artistes. Début 2015, Heymoonshaker signe un contrat avec le label Dify Records. En juillet, c'est au studio Recall dans le sud de la France que le duo prépare son nouvel album. Désormais, ce ne sera plus seulement du beatbox blues, mais une palette bien plus large. La soul, le rock, s'ajoute au blues initial. Les rythmiques de Dave Crowe changent, elles aussi. Le 2 octobre 2015, soit deux ans après Shakerism sort Noir, un concentré de douze pistes démontrant avec toujours plus d'intensité le talent d'Heymoonshaker. L'album délivre des morceaux à la fois puissants, plus confidentiels, de multiples orchestrations ainsi que des mélodies poétiques. Un album salué, entre autre, par le Rolling Stones magazine qui écrit : « Un mélange bien équilibré de sourires, prouesses vocales et une performance impressionnante apportant des émotions profondes. Éblouissant ! ».