The Rolling Stones

1er avril 2010 à 13h31

OUI FM

The Rolling Stones est un groupe de rock'n'roll britannique. On ne surestime jamais vraiment l’importance des Rolling Stones dans l’histoire du rock’n roll. Le groupe, qui s’est formé à Londres en 1962, a puisé son inspiration dans la musique qui l’a précédé, et a exercé une influence décisive sur celle qui les a suivis. Seule une poignée de musiciens, tous genres confondus, jouissent de ce statut, et les Stones les dépassent haut la main.

A l’aube des 70’s

Chaque album du groupe sorti au début des années 70 – de Rolling Stones en 1964 à Exile on Main Street en 1972 – est essentiel, non seulement à la compréhension de la musique de cette époque, mais aussi à la compréhension de l’époque elle-même. De par leurs influences blues et R&B, les Stones sont parvenus à amener le jeune public américain à une musique jusque là peu connue des américains blancs. Et s’ils n’étaient pas ouvertement politisés au début de leur carrière, leur obsession de la musique afro américaine – de Robert Johnson, Muddy Waters, Howlin' Wolf à Marvin Gaye et Don Covay – résonnait à l’unisson des revendications du mouvement des droits civils. Même si les Stones n’avaient pas fait d’autres albums après 1965, ils seraient, de toutes façons, légendaires.

Let it bleed

Bien sûr, très vite, les Stones – le chanteur Mick Jagger, les guitaristes Keith Richards et Brian Jones, le bassiste Bill Wyman et le batteur Charlie Watts, à l’époque – deviennent le synonyme de l’attitude rebelle de l’époque. Des chansons telles que (I Can’t Get No) Satisfaction, Street Fighting Man, Sympathy for the Devil et Gimme Shelter, sont chargées de la violence, de la frustration et du chaos de l’époque. Pour les Stones, les années 60 n’avaient rien de peace and love : le groupe ne voit que confusion et stupidité dans les courants psychédélique et utopique. Les Stones ont toujours été – et demeurent – de farouches pragmatiques. Aux promesses idéalistes des 60’s, les Stones préfèrent alors You Can’t Always Get What You Want. “You simply want to Let It Be? Why not Let It Bleed?” Au cours des années 70, les Stones redoublent de créativité, ébranlant toute la musique populaire sur leur passage. Beggars Banquet (1968), Let It Bleed (1969), Sticky Fingers (1971) et Exile on Main Street (1972) sont souvent cités au palmarès des meilleurs albums de tous les temps, et à raison. Tous réalisés avec le producteur américain Jimmy Miller – « un homme au sens du rythme incroyable », selon les mots de Keith Richards – ces albums bougent comme la culture bougeait alors. Tandis que le groupe travaille sur Let It Bleed, Brian Jones meurt, noyé dans sa piscine, et le groupe le remplace alors par Mick Taylor, un irréductible leader rythmique, ouvrant ainsi aux Stones de nouvelles pistes musicales.

Melting pot musical

Par la suite, les Stones se posèrent en indomptables forces de la scène musicale, qu’ils sont toujours aujourd’hui. En 1978, l’album Some Girls, se frotte au punk (When the Whip Comes Down) - dont on perçoit les prémices, par l’énergie et l’attitude, chez les Stones dix ans auparavant – mais se laisse aussi aller aux balancements groove du disco (Miss You). C’est un des meilleurs albums de la décennie. C’est aussi à cette époque que Ron Wood remplace Mick Taylor.

Tumultes des 80’s

Tattoo You, en 1981, ajoute les classiques Start Me Up et Waiting on a Friend au répertoire des Stones, pour se faire une place de choix parmi les plus fascinants – et les plus populaires – des albums des Stones. Dirty Work, le plus enragé, le plus rythmiquement chargé de tous, peut être perçu comme le reflet du tumulte au sein du groupe lors de l’enregistrement. Les vrais fans des Stones ont d’ailleurs longtemps brandi leur goût pour Dirty Work comme une médaille d’honneur.

On the road

Avec la sortie de Steel Wheels en 1989, les Stones retournent sur les routes pour la première fois depuis sept ans. Des albums forts et crédibles sont nés de cette période – Voodoo Lounge (1994), Bridges to Babylon (1997) – sans oublier l’excellent live Stripped (1995), et l’amusant et complet best of, Forty Licks (2002). Les Stones constituent aussi une référence en termes de performance live, ce qui s’avère être totalement en accord avec l’histoire du groupe. Quand les Stones commencent à tourner en 1969, ils sont présentés par leur manager comme “The Greatest Rock and Roll Band in the World”. Autant dire qu’ils annoncent déjà la couleur quant à leurs prestations scéniques. Car à l’époque, il était, semble-t-il, de bon ton de dénigrer la scène, comme Bob Dylan ou les Beatles ont pu le faire. Mais les Stones ont tenu à prouver qu’on pouvait écrire des chansons brillantes, faire des disques puissants, sans pour autant avoir le snobisme de ne plus monter sur scène, pour le plus grand bonheur du public. Les concerts des Stones – incarnés, bien sûr, par l’érotisme galvanisant de Jagger – ont permis au groupe de forger sa réputation dès les premières années de leur carrière, et cette flamme n’a de cesse de brûler. Le bassiste Darryl Jones, qui avait auparavant joué avec Miles Davis, rejoint le groupe en 1994, remplaçant Bill Wyman, et donne aux Stones un regain d’énergie. Pas question d’argent ou de box office ici, bien que le groupe ait pleinement joui des deux. Il s’agit de démontrer un engagement vital, continu, à l’idée que la scène est ce qui garde un groupe vraiment en vie.

« Est-ce que c’est la dernière ? »

Les Stones éludent encore cette question, pourtant souvent posée par les journalistes. Au cours des décennies, le groupe a fait couler de l’encre, et pas qu’au sujet de sa musique : arrestations, déclarations provocantes, divorces, aventures… tout ce qui représente un style de vie tapageur aux yeux du public. Au-delà de l’icône Jagger, les Stones sont avant tout à appréhender en tant que musiciens, car c’est ce qui leur a permis de maintenir leur talent et leur énergie aussi longtemps. Mick Jagger est en fait un extraordinaire leader, et une bête de scène des plus fascinantes, tous genres confondus. Keith Richards est le moteur qui propulse et drive les Stones, rendant leur musique instantanément reconnaissable. Ron Wood est un guitariste qui a créé une rythmique en accord avec Richards, mais qui, habilement, donne aussi leur couleur et leur texture aux chansons du groupe, avec ses touches mélodiques. Et inutile de dire que Charlie Watts est un des meilleurs batteurs de rock. Il est à la fois le rocher qui permet au groupe de tenir, et la force capable de le faire swinguer. A la fois élégants dans leur simplicité, et débordants dans leur impact, aucun de ses gestes n’est inutile, tous sont nécessaires. Lui et Darryl Jones donnent vie à la notion souvent monotone de la section rythmique dans le rock. Les musiciens vivent et créent sur l’instant, et c’est ce que les Stones donnent toujours à voir à leurs fans. Comment dénigrer le rôle primordial que le groupe a joué dans notre idée du rock aujourd’hui ? Voir les Rolling Stones sur scène, c’est voir une énergie inépuisable, une puissance saisissante, un talent fascinant, et on ne parle alors plus de dernière fois. En 2008, le réalisateur Martin Scorsese a suivi les Stones en préparation, en backstage, sur scène. Le tout est entrecoupé d’images d’archives. Shine a Light capte toute l’énergie des papys du rock’n roll !

Back on the road

En février 2006, à l’occasion de la sortie de leur dernier album, A Bigger Band, les Stones réunissent 1.5 millions de personnes sur la plage de Copacabana à Rio et l’événement reste jusqu’à lors le plus gros concert jamais donné par le groupe ! En 2013 et en 2014, les Rolling Stones célèbrent leur jubilé à travers deux grandes tournées anniversaire. La première, 50 & County, prévoyait une trentaine de dates en Europe et aux Etats-Unis dont deux concerts privés à Paris. La deuxième, 14 On Fire Tour, passait par le Japon, l'Australie et... Paris ! En mai 2015, les septuagénaires les plus rock'n'roll de la planète sont de retour sur les routes pour une nouvelle tournée, Zip Code Tour, direction l'Amérique du nord. Le groupe a également annoncé une réédition de l'album Sticky Fingers (1971). Inépuisables, les Stones continuent de ravir leur plus anciens fans et annoncent une grande exposition à Londres en 2016. Guitares, objets originaux, légendaires vestes à paillettes de Mick Jagger, les bandana de Keith Richards, seront révélés au public.

Le retour aux sources

Dix ans après la sortie du dernier album d'A Bigger Band arrive Blue And Lonesome. Il s'agit d'une collection de reprises de blues des années 60, plus ou moins connus, que le groupe a enregistré en deux jours dans les studios de Mark Knopfler dans des conditions proches du live. On y retrouve notamment la participation d'Eric Clapton sur deux morceaux :  Everybody Knows about My Good Thing de Little Johnny Taylor et I Can’t Quit You Baby de Willie Dixon.