Eiffel

19 avril 2010 à 16h59

OUI FM

Eiffel est un groupe de rock français. En plus de dix ans de carrière et six albums, Eiffel, emmené par le charismatique et talentueux Romain Humeau, a conquis la scène rock en France, aux côtés des plus grands, comme Noir Désir. On trouve les prémices d’Eiffel dès 1995, quand Romain Humeau et sa bande font leurs armes au sein d’Oobik & the Pucks, groupe punk rock. Ils enregistrent un album éponyme, sorti en 1996, sous contrat avec WEA. Mais le groupe n’est pas parvenu à se distinguer de la masse, et l’aventure s’arrête là, étouffant le projet d’un deuxième album pourtant prévu pour avril 1998. Nouveau souffle, en février de la même année, Romain Humeau (chant/guitare) et sa compagne Estelle (claviers, guitare) réunissent Damien Pixies), le rock des 60’s (Kinks), mais aussi Bowie ou Boris Vian. Eiffel, voit le jour, en clin d’œil à Alec Eiffel, sur l’album Trompe le Monde des Pixies, et clamant son identité, puisque Eiffel, c’est bien souvent en français dans le texte. Le groupe commence à enchaîner les premières parties (Cramps), et les concerts, rodant ses compositions face au public pendant plusieurs mois. A la fin de l’année, Eiffel enregistre son premier maxi CD 4 titres, L’Affaire, dans une cave parisienne. Romain soigne déjà l’enregistrement et la réalisation des titres qu’il a composés. Pas question pour le chanteur de se contenter d’un son plat, il veut qu’Eiffel accroche l’oreille… ce qui deviendra une véritable marque de fabrique. L’Affaire sort en janvier 1999, et le groupe fait alors de nombreuses dates. Le fonctionnement d’Eiffel est alors collégial et artisanal : Estelle s'occupe des fanzines, Nicolas de l'image (les pochettes des EP), Damien des concerts et Romain des relations presse… voilà qui forge encore un peu plus le caractère d’Eiffel. Contactés par Bertrand Burgalat, Eiffel accompagne Michel Houellebecq sur scène pour quelques dates. Mais la bande ne met pas pour autant de côté ses propres projets d’écriture et d’enregistrement. Au total, 20 titres sortiront des sessions de cette époque. En 2000, Eiffel signe avec Labels (Virgin Music), et part en tournée partagée aux côtés de Dionysos et des Papas Fritas, avant de retourner enregistrer une série de morceaux, entre une cave du Sud-Ouest et une grange normande. Le deuxième EP du groupe, Abricotine et Quality Street, sort en août, et à la fin de l’année, Eiffel tourne son premier clip, Te revoir, réalisé par Henri-Jean Debon (Noir Désir). Début 2001, Abricotine, le premier album d’Eiffel, est dans les bacs. De la vingtaine de titres enregistrés par le groupe, 12 sont retenus, parmi lesquels Je voudrais pas crever, du texte de Boris Vians. Et c’est parti pour une centaine de concerts à travers toute la France, notamment sur les scènes des festivals. Après une année passée sur les routes, sans s’accorder de pause, les Eiffel débutent l’enregistrement d’un nouvel album, et très vite, le single Au néant commence à passer en radio. L’album suivant, Le quart d’heure des ahuris sort à la rentrée 2002. Le rock est plus frontal, plus viscéral, et l’émotion des Ahuris est palpable. C’est alors que Nicolas Courret quitte le groupe, et Xavier Bray, batteur de Virago, prend sa place. Romain Humeau collaborera aux arrangements de cordes sur le titre Des visages, des figures, sur l’album éponyme de Noir Désir, réalisera aussi une nouvelle version de Love What You Do pour Divine Comedy, et Les Enfants du Pirée pour Dominique A. Fin 2002, le groupe retourne sur scène pour 32 dates en France, dont 6 avec Nada Surf. En avril 2003, Xavier Bray quitte déjà le groupe, qui recrute alors Emiliano Turi, dont les influences jazz très prononcées apportent un vrai nouveau souffle au groupe. Cette même année, Eiffel présente une reprise de Léo Ferré, Le conditionnel de variétés, sur la compilation hommage Avec Léo !. En 2004, Les yeux fermés, le double album live, sort en même temps qu’un DVD. En parallèle, Romain trouve du temps pour un projet plus personnel : L’éternité de l’instant, son album solo, sort début 2005, suivi d’une tournée. C’est à la fin de cette « pause » pour Eiffel que Damien quitte le groupe pour se consacrer exclusivement à Luke. Emiliano, Estelle, Romain et Hugo Cechosz (bassiste sur la tournée solo de Romain) enregistrent le troisième album, Tandoori, durant l’été 2006. Mais le batteur quitte le groupe à la surprise générale dès la fin de l’enregistrement, pour aller accompagner Jeanne Cherhal en tournée. Christophe Gratien prendra la relève sur la tournée qui suit la sortie de Tandoori. L’album sort début 2007, précédé du single Ma part d’ombre. Les textes de Romain Humeau sont de plus en plus engagés et incisifs, et le groupe part présenter ce dernier album en tournée, qu’il achève en novembre, malgré un conflit avec leur maison de disques, qui débouchera sur une rupture de contrat. Le batteur Nicolas Courret fait son grand retour au sein d’Eiffel, et c’est libéré de toute obligation vis-à-vis de sa maison de disques que le groupe peut enfin aller encore plus loin dans ses ambitions. Ils posent leurs instruments au fond du jardin d’Estelle et Romain, dans leur studio mobile. C’est là qu’ils posent, guitare et voix, les fondations d’un nouvel album. L’écriture et l’enregistrement s’étalent sur quatorze mois. Ce silence sera brièvement interrompu en novembre 2008, quand Eiffel, avec leurs amis de Noir Désir, publient sur Internet une reprise du Temps des cerises, enregistrée en une nuit. Bertrand Cantat participera d’ailleurs ensuite au quatrième album d’Eiffel, prêtant sa voix aux chœurs d’A tout moment la rue. Eiffel, par cet album éponyme qui sort fin 2009, se réaffirme toujours plus comme un groupe autonome et exigeant. En 2012, le groupe sort Foule monstre suivi de Stupor Machine en 2019.